Page:Bulletin de la Société archéologique de Touraine - 1892 - VIII.djvu/516

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— 490 — vache et veau qu’il vend à la boucherie, 4 denier et les nongles de chaque porc. » 10. — Inondations. — Disettes, etc. La commune du Grand-Pressigny, à plusieurs reprises, a payé son tribut aux fléaux de l’inondation, de la disette et autres malheurs publics ; mais le souvenir en est à peu près effacé. Cependant quelques années néfastes ont inspiré aux curés de Pressigny et de Saint-Martin d’Etableau diverses notes inscrites sur les registres de l’état-civil et que nous transcrivons : Année 1709. « L’année 1709 a été l’une des plus malheureuses qui ait jamais été ; son malheur commença la vigile des Rois, par une gelée qui dura jusqu’au 25 de janvier. Elle gâta tous les légumes, fit jeter les fonds à beau-

coup de tonneaux, gela universellement les noyers, presque tous les poiriers, les trois quarts des pommiers, beaucoup de chênes, la moitié des vignes, tous les oliviers et tous les froments, détruisit toutes les perdrix rouges, tua une infinité d’oiseaux, a presque fait mourir tous les autres arbres, et ce qui était resté de blé froment fut gâté à la fleur, par un brouillard universel, avec les vignes, de sorte qu’il ne s’est pas fait dans ce pays-ci une seule goutte de vin. Le blé a valu jusqu’à 4 livres et vaut encore un écu. Outre cela, les rivières de Loire, du Cher, de l’Indre, de Creuse et de Vienne ont débordé de 4 pieds sur les prés deux fois dans l’année ; tout le monde est réduit à manger du pain d’orgée et de boire de l’eau ; le vin vaut 150 livres la pipe et il n’est d’aucun fruit » (Davailleau, curé). 1738. « En cette année, les orages ont désolé tout le pays ; le blé a valu au mois de mai 3 livres 10 sols. 1739. « Remarquez que cette année le froment a valu