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La deuxième ligne du théâtre bourgeois est celle des « tendances féodales, militaires, Impéna!istes avec, en tête, !’œuvre wagnérienne interprétée d’une certaine façon et ayant trouvé son expression dans les théâtres Impériaux. Enfin, la troisième ligne excellemment étudiée par M. I. Sollertinski, est celle du théâtre musical, de l’opéra et du ballet. Ici encore, dégageant la physionomie des artistes et du public, l’auteur trace un vaste tableau sociologique qui fait ressortir la philosophie de l’opéra-comique et du ballet, telle que pouvait la concevoir une société aristocratique embourgeoisée de « Bauetomanes M, abonnés des théâtres impériaux, se prétendant gardiens des traditions des cours italienne et française.

Ayant ainsi établi le sens du mouvement théâtral précédant !9)7, les auteurs analysent les nouvelles tendances apportées par la révolution, et tout d’abord sous forme d’actions en masse. Le choc des opinions, la pénétration progressive de la révolution, la différenciation dans les milieux de la bourgeoisie intellectuelle, le mouvement professionnel, sont autant d’étapes qui aboutissent à une revision radicale du vaste mécanisme théâtral. Avec l’arrivée au théâtre d’une nouvelle classe s’ouvre un nouveau chapitre celui de l’assimilation par le prolétariat du legs de la culture bourgeoise.

Quelles que soient les réserves et les objections qu’on puisse formuler au sujet des travaux que brièvement nous avons passés en revue, on ne saurait leur refuser, dans leurs erreurs et exagérations mêmes, une magnifique intensité de recherche et de passion qui caractérise !a pensée théâtrale russe.

Nina GOURFINKEL.