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en 1761 et à Dusseldorf l’année suivante. Chose curieuse, on ne voit sur ce tableau ni Mlle Bernardy, alias M°*~ Fleury, mère de Florence Fleury, née en 1766, ni M" Bernardy elle-même, dont on perd complètement la trace désormais. Serait-elle morte ? La petite Mimi, née vers 1770, serait-elle l’enfant d’un second mariage ? Dans la suite, même incertitude. Au bout d’une dizaine de jours la troupe quitte Amiens pour Arras (e, p. 56) il est probable qu’elle se disperse à la fin de l’année théâtrale, puisqu’on retrouve un de ses membres, le S’’ Second, à Calais pendant l’automne de 1766, et deux autres, le Sr Ganié et sa femme, à Calais également à la fin de 1767 (Arch. Mun. Amiens FF 1309). Quant à Bernardy, nous le retrouvons en 1766, dirigeant le théâtre de Gand, associé aux S~ David et Ferré (d, p. 2)5). L’association dura peu pendant la campagne suivante, Bernardy est associé à Dubois, à Liège il s’agit probablement de Denis Dubois, qui dirigeait déjà ce théâtre en octobre 1762 (/, p. 21), et qui conservera la direction tout seul pendant la campagne 1768-69. Bernardy reparaît à Liège à l’automne de 1772 et il y restera jusqu’aux Rameaux de 1774. Qu’est-il devenu dans l’intervalle ? H aurait à nouveau dirigé le théâtre de Gand de novembre 1768 aux Rameaux de 1769 (d, p. 4) mais ensuite ? Serait-il au nombre de ces directeurs inconnus qui occupèrent le théâtre d’Anvers avant 1772 ? Ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas certain pourtant nous aurions intérêt à savoir ce que notre homme fit à ce moment-là.

Lorsque les comédiens français de Vienne sont congédiés au début du carême de 1772, et s’en vont jouer en Italie, c’est Bernardy qui prend la tête de la troupe, qui sollicite les autorisations nécessaires et se les fait délivrer à son nom (g. p. 185 sq.). Ne serait-il, d’aventure, qu’un homme d’affaires, une manière d’intendant, actif, polyglotte sans aucun doute, déchargeant les acteurs de tous les soucis matériels de l’entreprise ? Mais la question embarrassante n’en subsiste pas moins comment s’est-il trouvé à Vienne, à point nommé ? Par qui et quand avait-il été appelé ? Cela datait-il du dernier renouvellement de la troupe française par le comte Kohary (c, p. 39) ? Le mystère persiste autour de Charles Bernardy, jusqu’au moment où il va se signaler par une entreprise qui lui vaudrait peut-être une place honorable dans l’histoire de la profession comique.

Après qu’il a quitté Liège, au printemps de 1774, il se met à la tête d’une troupe d’enfants, qui paraît d’abord sur le théâtre d’Anvers sous le titre de « Brabantsche Kinderen » (d, p. 26) le 13 septembre 1775, il est autorisé à faire jouer par ses bambins des pantomimes retenons