Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/117

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Lorsqu’on réfléchit à la quantité de questions non encore résolues, et dont la solution serait cependant nécessaire pour classer sûrement les terrains par les pétrifications, l’on ne peut s’empêcher de reconnaître que, si cette méthode paraît précieuse, intéressante, et peut-être fertile en bons résultats par la suite, dans le moment actuel elle est insuffisante et encore incertaine. Suivre la continuation d’une couche, d’une assise ou d’un terrain, et voir son gisement, tels sont encore à notre avis les seuls sûrs guides dans le classement rationnel de la géologie. Lorsque ces moyens manquent, il faut avoir recours aux autres, et aux fossiles, mais on court bien souvent risque de s’égarer, ou on ne marche qu’à tâtons.

Le classement des minerais de fer en grains avait été long-temps incertain : c’est vers ces dernières années que MM. Schubler, Hehl, Voltz, Thirria, Walchner et un des secrétaires, ont éclairé cette question sur laquelle MM. Brongniart et Necker avaient déjà jeté quelque jour. Dans le système jurassique d’Allemagne, je ne connais de minerais de fer oolitiforme que dans les oolites inférieures, dépôt qui est de même nature que celui que M. Bonnard a décrit dans le lias. En France, d’après les observations de MM. de Beaumont, Dufresnoy et Desnoyers, il y a des amas de minerai de fer exploitables ou exploités dans l’argile d’Oxford, comme M. Boblaye l’a bien décrit dans les Ardennes, et dans l’argile de Kimmeridge. De plus, il y a de grands dépôts ferrifères superficiels sur le calcaire jurassique. Ces dernières paraissent de diverses époques, il y en a qui sont accompagnées de grès, d’argile bolaire, de silex jaspoïde et coquillier ; ce sont des dépendances du sable vert. Il semblerait que ces masses argilo-ferrugineuses proviennent probabablement de sources minérales très-abondantes, témoin la surface arrondie du calcaire jurassique, et des morceaux de ce calcaire qui s’y rencontrent. Ces dernières ont souvent pris une apparence voisine d’un calcaire concrétionné d’eau douce et renferment quelquefois du minerai de fer en grains, ce qui a donné lieu à l’erreur de croire que ce minerai était jurassique. L’origine particulière de ces dépôts et leur position sur des montagnes qui formaient probablement, lors de l’époque crayeuse, des continens, expliquent pourquoi ils ne sont pas couverts de couches crétacées ; la craie et les fossiles marins, et le silex ne sont présens que dans ceux qu’on peut supposer avoir eu lieu sous la mer, près des anciens rivages.

Ces dépôts étaient probablement une fois plus étendus qu’à présent pendant l’époque alluviale ; ils ont été démantelés, charriés et mélangés avec du sable, des débris du lias, du calcaire jurassique,