Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/124

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la terne ferme n’est qu’une suite des soulèvemens de ces montagnes. M. Necker a saisi ces deux idées et a cherché à les lier avec des lignes d’égale intensité magnétique.

Un géologue anglais, M. Martin, a essayé d’employer les soulèvemens, non-seulement à expliquer les dénudations de certaines contrées ou les courbures supérieures de certains systèmes de dépôts, mais il a voulu encore leur faire produire les bassins tertiares après le dépôt des roches qui les remplissent. Toutes ses figures et ses raisonnemens nous semblent peu propres à détruire l’idée que les cavités tertiaires n’ont pas été formées avant leurs dépôts et que les pentes qui les entourent étaient les falaises de ces mers ou de ces golfes. Du reste, la position des couches et les accidens de ces prétendues falaises ne laissent guère de doute à ce sujet.

Je passe maintenant au système de M. de Beaumont sur les dix, époques de soulèvement des montagnes, théorie exposée dans plusieurs publications, et en particulier, dans le bulletin de M. Férussac.

De toutes les hypothèses offertes récemment au public, celle de mon savant collègue est, sans contredit, une des plus fertiles en conséquences et en aperçus généraux. C’est un nouveau champ d’observations que M. de Beaumont a déjà habilement exploité, et qui promet à notre société des discussions intéressantes.

Désirant revenir à une des prochaines séances sur ce sujet, il me suffira aujourd’hui de vous rappeler que le système en question repose sur la position relative des formations constituant les montagnes, et de celles qui sont à leurs pieds, et sur le groupement des chaînes, d’après les divers parallélismes observés dans leurs directions.

Les recherches sur la température du globe sont une des parties spéculatives de la géologie. Elles sont plus que jamais à l’ordre du jour depuis que les idées de Leibnitz, de Buffon et d’autres savant sur le feu central sont revenues à la mode, et ont été étayées de preuves astronomiques et géologiques. Certes, de pareilles suppositions sont bien plus raisonnables que celles par lesquelles on s’est imaginé que la terre était creuse et même qu’elle était habitée : vous savez qu’on a proposé sérieusement, soit en Amérique, soit on Europe, d’ouvrir une souscription pour défrayer les voyageurs qui espéraient trouver aux pôles l’entrée de ce monde souterrain. D’un autre côté, les travaux souterrains ne pénètrent qu’à une si petite profondeur de la terre, les expériences sur la température, dans les mines et les puits forés, sont si délicates à faire qu’on ne doit pas s’étonner que les résultats obtenus trouvent encore