Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/154

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son hypothèse l’analogie parfaite qu’il a remarquée entre les échantillons du puits foré à Toulouse et ceux du puits d’Agen, où l’on s’est arrêté à 362 pieds. Il croit que si l’on avait percé sur les côteaux qui touchent cette ville, après avoir atteint le niveau de la vallée on aurait eu une toute autre série de terrains que ceux que l’on a traversés dans la vallée qu’il regarde comme comblée par le post-diluvium toulousain. Son opinion à cet égard s’est encore affermie par l’examen des échantillons du puits de Bordeaux, qui diffèrent totalement de ceux des deux autres puits, comme il l’avait présumé d’avance. Et en effet, le calcaire d’eau douce si bien développé dans l’Agénais, semble se terminer en mourant du côté de Marmande et de Langon, où il ne forme plus qu’une faible assise sur le calcaire grossier marin. Or, dans les environs de Bordeaux, la même calcaire d’eau douce subsiste encore et recouvre le terrain tertiaire marin dans lequel la Garonne a creusé son lit ; il ne Fallait donc s’attendre à traverser que des terrains plus anciens. On a creusé jusqu’à 600 pieds, et il a paru à M. Boubée que l’on est déjà parvenu à la craie. Un mémoire de M. Jouannet donne une idée très-exacte des terrains que l’on a traversés jusqu’à 400 pieds.

Plusieurs membres combattent la classification proposée par M. Boubée, et exposent n’avoir vu dans le pays en question qu’un terrain de molasse surmonté, sur les bords du bassin toulousain, par un dépôt de calcaire d’eau douce, auquel le premier dépôt est lié par des alternances.

M. Boblaye lit une Notice sur les altérations des roches calcaires du littoral de la Grèce.

Il insiste sur l’importance de l’étude des actions qui s’exercent à la surface du globe pour pouvoir arriver avec quelques probabilités aux causes qui ont présidé aux produits des époques antérieures à la nôtre. Chaque époque géognostique comprend deux périodes ; l’une, d’actions passagères, violentes et d’effets puissans ; l’autre, de calme et de produits lents et réguliers. Si nous ne pouvons remonter par analogie aux causes qui présidèrent aux premiers phénomènes, tout nous annonce, au contraire, que les rapports actuels entre les causes et les effets doivent se retrouver avec plus ou moins d’analogie dans les périodes de calme antérieures à la nôtre, et que l’on ne doit par conséquent recourir, pour l’explication d’un phénomène, à des causes étrangères aux actions qui s’exercent de nos jours, que lorsqu’aucune de celles-ci n’aura pu y satisfaire.