Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/196

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multiloculaires, parmi lesquelles il a reconnu des alvéolites, des miliolites et plusieurs espèces de mélonies, plus ou moins dénaturées par la pétrification. Le ciment qui paraît lier entre elles toutes ces petites coquilles, dont les deux oolithes en question ne présentent généralement que le moule intérieur, résulterait, suivant M. Roulland, de la dissolution de leur test.

Ces deux oolithes renferment, avec des Sphérulites et des Hippurites, à l’état d’Ichthyosarcolites, un grand nombre de nérinées et de trigonies ; elles alternent quelquefois avec le grès vert et la lumachelle virgulaire, mais elles sont inférieures à ces deux roches.

Les observations de M. Roulland sur les Rudistes donnent occasion à M. Deshayes de revenir sur plusieurs faits d’une grande importance pour rendre possible une explication raisonnable et admissible des faits qui semblent si inexplicables dans cette famille de coquilles bivalves.

M. Deshayes, dans un mémoire sur les Podopsides, publié depuis plusieurs années, a prouvé d’une manière irrévocable que, par un phénomène de la fossilisation dans certains terrains, les coquilles, la plupart composées de deux couches calcaires de nature différente, pouvaient être dissoutes en partie et en partie conservées. C’est la couche intérieure de la coquille qui est dissoute, tandis que la partie corticale persiste. En appliquant ce fait incontestable à la famille des Rudistes, dont les coquilles se trouvent le plus souvent dans les terrains où ce mode de dissolution a lieu, M. Deshayes arrive à la conclusion que ce que l’on nomme Birostre dans les Rudistes n’est autre chose que le moule intérieur d’une coquille dont la surface intérieure n’existe plus, puisque la partie du test qui la formait a été dissoute. S’il est vrai, dit M. Deshayes, que le Birostre soit le moule interne d’une coquille, ce que personne, au reste, ne conteste, il est très-facile de se faire une idée de cette coquille par un procédé bien simple auquel personne n’a songé. Lorsque l’on a un moule de Vénus, de Bucarde, ou de tout autre genre bien connu, si l’on veut se faire une juste idée de la profondeur des valves et des accidens divers que l’animal y a laissés, le moule étant d’une pâte assez fine pour avoir pris et conservé ces accidens, il suffira de prendre avec une matière plastique