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Senefontaine et Saint-Martin-le-Nœud, et on y verrait l’argile plastique ; le grès ferrugineux et la craie chloritée coquillère.

La troisième tournée conduirait à Savignié, Courcelle et Saint-Paul, et permettrait d’étudier toutes les assises du grès vert, y compris ses couches à coquilles d’eau douce.

La Société décide que le plan des tournées à faire ne sera arrêté qu’à Beauvais.

M. Brongniart communique une lettre de M. Buckland, à laquelle était joint un envoi de dix-neuf variétés de coprolites, échantillons que M. Brongniart met sous les yeux de la Société.

M. Buckland possède maintenant plusieurs centaines de morceaux de coprolites du lias de Lyme-Regis. Il a reçu de New-York un coprolite semblable à l’un de ceux de Lyme-Regis, mais ce fossile s’y trouve dans le grès vert. Il donne le nom de Crocodilocoprus à un fossile de l’argile plastique d’Auteuil, corps cylindroïde indiqué par M. Becquerel comme de la chaux phosphatée. Enfin, il parle des ossemens découverts à la Nouvelle-Hollande, parmi lesquels il y a des restes d’un animal à dents qui est peut-être un Rhinocéros ou un Hippopotame.

M. de Blainville présente quelques observations sur les corps que M. Buckland appelle coprolites. Il fait observer que les matières fécales des reptiles se trouvent dans un cloaque et sans disposition en spirale, et qu’ainsi les corps en question n’ont pu appartenir ni aux Molosaures ou Mégalosaures, ni aux Plesiosaures, qui ne sont que des tortues avec des dents. Quant aux Ichtyosaures, on ne connaît pas encore assez leur structure pour pouvoir juger si l’on doit leur attribuer la formation des coprolites ; du reste, il est loin de penser qu’on ne puisse pas découvrir à l’état fossile des matières fécales de reptiles, mais il s’élève contre les déductions tirées de comparaisons faites des coprolites du lias avec des parties de colons de raies injectés artificiellement.

M. Boubée observe que les coprolites pourraient n’être que des moules intérieurs d’intestins, puisqu’ils en présentent aussi exactement la forme. Après la mort de l’animal, la matière terreuse aurait pu s’y introduire, gonfler l’intestin et s’y pétrifier avec la matière animale.