Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/291

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toutes parts par des collines crayeuses dont les couches semblent avoir été relevées circulairement en sens divers par le bombement du terrain central. L’examen de cette petite région naturelle a été l’un des objets qui ait le plus fixé l’attention de la société durant la course de Beauvais.

On a très bien reconnu les étages suivans : 1o la craie blanche et la glauconie crayeuse des falaises de la bordure ; 2o le sable ferrugineux accompagné d’argiles long-temps confondues avec l’argile plastique, et qui forment la vallée de Bray proprement dite, 3o un autre étage de grès et de sables verts semblables à ceux qui, dans l’île de Wight, alternent avec les sables ferrugineux supérieurs ; 4o le terrain jurassique, formé de l’argile weldienne (le Wealdclay) et des lumachelles à gryphées virgules si caractéristiques du système jurassique supérieur.

L’un de vos membres les plus distingués, qui, des premiers, a rappelé l’attention des géologues vers les puissans et nombreux effets de l’action ignée à l’intérieur de la terre, mais sous un point de vue différent de la théorie des soulèvemens de montagnes en masses, M. Cordier a exprimé l’opinion que le pays de Bray n’était probablement pas l’axe central d’un soulèvement qui aurait redressé tout autour les falaises crayeuses qui bordent cette dénudation.

Le peu d’inclinaison de toutes ces couches lui a fait penser qu’elles étaient dans leur position originaire, et qu’elles avaient pu être ainsi déposées sur les pentes d’un sommet préexistant. Une opinion différente était appuyée par les différens sens d’inclinaison de couches argileuses et sableuses, inclinaison qui atteint jusqu’à vingt pieds autour du mamelon jurassique, et par l’existence d’un phénomène à peu près analogue dans les wealds du Willtshire sur la côte opposée de l’Angleterre et dans le Boulonais.

§ 40. — Le terrain jurassique de la Charente-Inférieure, récemment étudié par M. Bertrand Geslin, ne lui a pas présenté les différens étages distingués par M. Dufresnoy, mais seulement le système moyen dont La Rochelle serait le type. M. Bertrand Geslin n’a pu reconnaître d’argile (l’argile d’Oxford) intermédiaire à l’oolithe inférieure et à l’oolithe moyenne ; il partage en cela l’opinion de MM. de Cressac et Manès, qui ont décrit ces terrains postérieurement à M. Dufresnoy. M. Roulland a remarqué que les couches oolithiques à nérinées de ce pays, qu’on rapporte généralement à la craie, alternaient avec les lumachelles et argiles à gryphées virgules. Seraient-elles donc plutôt une dépendance