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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/316

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soit dans celui de leurs strates. Cette disposition porte à croire que son exhaussement s’est opéré par le concours de plusieurs évulsions en sens divers, soit contemporaines, soit successives.

Il admettrait donc un certain nombre d’époques de redressement des couches de cette chaîne ; le plus ancien serait celui dés grauwackes de la Maladetta, et de l’anthracite intermédiaire avec empreintes de calamites ; le plus moderne, celui qui a agi sur les terrains tertiaires eux-mêmes, et serait contemporain de celui qui a réagi des Alpes occidentales sur la molasse de Suisse. Loin d’admettre que le redressement des Pyrénées soit plus ancien que celui des Alpes, M. Reboul pencherait vers l’induction contraire, parce que le terrain de craie qui occupe aux Pyrénées le point central du mont Perdu ne se rencontre aux Alpes que sur des hauteurs moyennes, et parce que les molasses suisses lui semblent plutôt s’adapter au système de redressement du Jura qu’à celui des Alpes, tandis que des terrains tertiaires du pied des Pyrénées ont évidemment participé au relèvement de cette chaîne.

MM. Dufresnoy et de Beaumont ayant étudié de nouveau les Pyrénées, admettent effectivement trois systèmes de direction, outre le redressement général qui imprime à la chaîne son relief, les deux antérieurs ayant été modifiés par le soulèvement de la chaîne, et le dernier, celui des Ophites, n’étant que très local, très moderne, et seulement appréciable là où l’Ophite s’est fait jour.

Le plus ancien est celui des terrains intermédiaires ; le deuxième, entre le dépôt de la craie ancienne et celui de la craie supérieure. Voilà une nouvelle période qui n’avait point encore été reconnue entre ces deux membres d’un même terrain ; la direction est celle des Alpes occidentales. Le troisième, postérieur à tout le système crayeux, et qui court de l’O. 16° N., à l’E. 16° S., est la direction principale ; le quatrième enfin, postérieur aux terrains tertiaires, et dont la direction O. 12° S., à E. 12° N. i, est le même que celui de la chaîne centrale des Alpes ; c’est lui qui contient le sel, les gypses et les Ophites.

— Je ne puis terminer l’article des révolutions du globe dues au soulèvement des chaînes de montagnes, sans vous rappeler, messieurs, la publication récente des Fragmens géologiques sur l’Asie centrale, fruits du dernier voyage de M. de Humboldt, dont le nom appartient à l’Europe entière, et surtout à la France, sa patrie scientifique, s’il n’est pas encore inscrit parmi ceux des membres de cette société.

M. de Humboldt a reconnu que la partie haute de l’Asie centrale, qu’on appelait vulgairement le grand plateau, se composait