Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des échantillons, on remarque des espèces d’orbicules semblables à quelques uns de ceux si bien décrits par M. Brongniart. Il faut observer que ces orbicules ne se montrent que dans les parties qui paraissent avoir subi un refroidissement instantané qui a formé à la surface une légère croûte blanche ponceuse.

M. Virlet lit quelques observations sur un gisement de trachytes alunifères dans l’île d’Égine, dont il présente à la Société une suite d’échantillons :

« Il existe à Égine un gisement d’alunite assez remarquable, que M. Boblaye, dans un excellent mémoire sur cette île, a déjà signalé.

« Il est situé dans la partie orientale de l’île, près de l’extrémité d’une grande vallée très remarquable, dirigée de l’E. à l’O. N.-O. ; elle traverse toute l’ile, en la divisant en deux parties à peu près égales ; ce lieu s’appelle Peninda ta vrakia (c’est-à-dire cinquante brasses), nom qui vient de ce que dans cet endroit, la côte étant très abrupte, présente un escarpement ou mur vertical d’au moins cinquante brasses.

« Cet escarpement très remarquable est formé par de beaux trachytes gris-blanchâtres très durs, affectant les formes prismatiques des basaltes. Les trachytes alunifères constituent une colline assez élevée qui s’avance dans la mer à l’extrémité de cet escarpement, et y forme une espèce de cap. Ils sont d’un jaune d’ocre souvent très foncé et quelquefois assez pâles et ferrugineux ; leur présence se manifeste de loin, par une forte odeur sulfureuse, produite par la décomposition des pyrites qu’ils contiennent. La partie supérieure de la colline est formée par une roche siliceuse très dure, à éclats gras, avec des cavités quelquefois marquées par un cercle brun ferrugineux, renfermant des noyaux siliceux ou trachytiques ; cette roche paraît avoir appartenu primitivement à l’agglomérat trachytique qui la recouvre, et semblerait n’avoir été silicifiés que postérieurement à son dépôt, soit par infiltration, soit plutôt par une espèce de fusion pâteuse ; elle affecte, aussi bien que l’agglomérat à ciment de calcaire tufacé qui lui est superficiel en quelques points, les mêmes couleurs que les trachytes qu’elle recouvre, et dont il n’est pas facile parfois de la distinguer.

Ces trachytes, qui ont évidemment été altérés, ont paru à M. Virlet n’être devenus alunifères que par une transmutation des trachytes gris-blanchâtres du voisinage, opérée par des dégagemens de vapeurs