Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/388

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nombre de localités ; je persiste à penser que les poteries, les ossemens humains, et les ossemens travaillés des cavernes de Bize sont contemporains des ossemens appartenant aux espèces perdues qui se trouvent dans les mêmes cavernes, et que par conséquent les ossemens humains méritent le nom de fossiles.

« Si l’on admettait en principe que toutes les fois que l’observera dans les grottes à ossemens des poteries et des ossemens humains, le mélange a eu lieu accidentellement et après coup, ce serait une véritable fin de non-recevoir, et annoncer à priori que le problème de la contemporanéité qui est depuis si long-temps en discussion ne peut pas être résolu.

« Mais il est une preuve dont M. Desnoyers n’a pas fait mention, et qui cependant mérite d’être prise en considération ; c’est l’altération égale des ossemens que l’on croit appartenir à des époques différentes. Je dois ajouter que les observations-de M. J. de Christol sont de nature à ne laisser aucun doute dans l’esprit, et que, dans la caverne qu’il a observée, les ossemens humains se trouvaient tout-à-fait à la base du dépôt, qu’il s’étaient aussi altérés que les ossemens d’ours et d’hyène, et que le limon n’était nullement bouleversé.

« Toutes les cavernes à ossemens n’ont pas été comblées par de grands courans d’eau et dans une période de temps extrêmement courte ; plusieurs au contraire ont été comblées très lentement par des phénomènes purement locaux et dans une période de temps très longue ; il me parait d’ailleurs impossible de supposer que certaines cavernes ont pu être comblées par l’ouverture de la vallée, puisqu’elles offraient des cailloux roulés et des ossemens empâtés à la voûte, c’est-à-dire la preuve la plus positive qu’a une certaine époque elles ont été entièrement comblées ; il faut donc admettre de toute nécessité qu’à une certaine époque, l’ouverture de la vallée n’existait pas, et que ces cavernes ont été remplies par des fissures verticales.

« Il suffit d’un simple examen des cavernes de Bize pour s’assurer que l’ouverture de la vallée n’a été formée que par suite des dégradations successives de la montagne ; j’ai même fait observer dans des notes publiées il y a déjà plusieurs années, qu’à Bize une de ces espèces de cheminées était encore comblée par du limon et des ossemens. Ce phénomène établit d’une manière positive la liaison qui existe entre les brèches osseuses et les cavernes à ossemens ; on conçoit, en effet, que lorsqu’une fissure verticale communiquait dans une caverne, le double phénomène