Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/408

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de même un centre de relèvement par rapport aux nappes de trachytes et de conglomérats trachytiques qui constituent le sol environnant, supportent les pâturages voisins du lac de Guery, et viennent présenter leurs tranches dans les escarpements qui font face aux roches de phonolite précitées, et les entourent en partie ;

3° Que le groupe du Mont-Dore, proprement dit, présente lui-même un cratère de soulèvement, dont la haute vallée de la Dordogne, et celle beaucoup plus courte où la Tranteine commence son cours, forment les crevasses de déchirement, dont la crête circulaire comprend nommément le Puy-Gros, le Puy-de-l’Aiguillier ; le Puy-Ferrand, le Puy-de-la-Grange, le plateau de Cacadogue, le roc de Cuzeau, le Puy-du-Cliergue, et le pan de la Grange, et dont le point central est occupé par la réunion de filons de trachyte, roche qui constitue la masse dentelée du Puy-de Sancy et de ses annexes.

Ils croient aussi pouvoir prouver que la formation de ces différens cratères de soulèvement est plus moderne que l’épanchement des Basaltes, et qu’elle est le résultat d’une commotion souterraine particulière, qui a eu lieu entre la période des Basaltes et celle des volcans à cratères.

M. Cordier entre dans quelques détails sur ces mêmes systèmes volcaniques de l’intérieur de la France.

Dans les vallées plus ou moins convergentes du Mont-Dore et du Cantal, dans les cirques qui terminent chaque vallée, dans les massifs et les mamelons centraux, dans les longs plateaux à gradins qui séparent les vallées, dans les gibbosités à surfaces ordinairement planes qui sont disséminées sur quelques plateaux, dans les chapeaux de laves isolés qui correspondent à ces mêmes plateaux vers les plaines, M. Cordier ne voit que les résidus d’une immense accumulation de courans de toute espèce, alternant avec des couches de déjections incohérentes, les unes encore meubles, et les autres consolidées ; accumulation qui s’élevait autrefois en forme conique très surbaissée, comme les grands volcans brûlans actuels, que des filons et des amas colonnaires de lave de toute espèce avaient successivement traversée, à mesure que les tremblemens de terre formaient des fentes et que des laves pressées dans des sens divers pouvaient s’y introduire, et qu’enfin la grande érosion diluvienne qui est admise par les géologues est venue dénuder, démanteler et sillonner à des profondeurs