Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/444

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sous le nom de magma, et dont M. le vicomte Héricart-Ferrand a récemment entretenu la Société. La couche de calcaire d’eau douce observée par M. Élie de Beaumont dans le sable coquillier connu pour contenir un mélange de coquilles marines et fluviatiles lui paraît une preuve que les fragmens de calcaire d’eau douce qui forment la surface du sol, quoique évidemment dérangés de leur position naturelle, ne sont pas éloignés du lieu de leur origine.

Après la lecture du Mémoire de M. Élie de Beaumont, sur la position géologique des argiles à lignites du Soissonnais, M. Deshayes demande à l’auteur si, dans les localités où il a vu ces argiles sous les calcaires grossiers, il y a trouvé les coquilles fossiles, d’eau douce et marines, qui caractérisent essentiellement ces terrains. Sur la réponse négative, M. Deshayes émet, avec toute la circonspection nécessaire, l’opinion que les argiles observées sous les calcaires grossiers par M. Élie de Beaumont pourraient bien ne pas être les véritables argiles du Soissonnais. M. Deshayes appuie son opinion sur ce fait zoologique que, parmi le petit nombre d’espèces propres à ces terrains, il y en a quatre encore vivantes aujourd’hui dans le midi de l’Europe et de l’Asie, ce sont : les Molanopsis costata et buccinoïdea, la Melania inquinata et la Paludina subcarinata. Si l’on se rappelle que dans le calcaire grossier il y a à peine trois pour cent d’analogues vivans, on pourra supposer que les terrains dans lesquels cette proportion est de 4 sur 15 doivent être plus nouveaux, s’il est vrai, comme cela semble incontestable, qu’un terrain est préjugé d’autant plus nouveau qu’il contient en plus grand nombre des espèces encore vivantes.

M. de Lehmann lit une lettre de M. Fénéon, professeur de 1 géologie à l’École des mineurs de Saint-Étienne, dans laquelle ce dernier développe ses idées sur la formation des gypses tertiaires, et notamment sur ceux des environs de Paris :

Ayant appris la découverte, par M. de Beaumont, d’une dolomie bien caractérisé, près de Beine, où elle se trouve dans un