Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/52

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Ce terrain pyroïde est développé sur une longueur de quatre lieues depuis Oran jusqu’au cap Falcon. Sur le Mezetta, il paraît recouvrir le calcaire tertiaire. À Mars-el-Keber, il occupe le sommet d’une montagne qui s’élève à 390 metres au-dessus de la mer. Il descend ensuite le long des plaines et vient former la pointe sur laquelle le fort est bati. C’est lui, et particulièrement la roche jaune qui constitue le cap Falcon, et les rochers qui l’environnent. Il y recouvre encore le schiste, il ne contient plus de fer oligiste, mais une immense quantité de fer carbonaté sublamellaire.

Ce minéral s’y présente en grosses masses intimement liées à la roche avec laquelle il paraît avoir été vomi. Le mamelon qui s’élève au-dessus de la pointe Est du cap est une masse de fer carbonaté ayant 200 mètres de long et 20 à 25 de haut ; cette masse a pour base le trapp jaune avec lequel elle se trouve intimement liée. On observe même dans son intérieur des alternances des deux roches. La pointe du cap est formée par le phonolite renfermant beaucoup de fer carbonaté.

On voit les roches pyroïdes recouvrir le calcaire tertiaire, et les couches supérieures de celui-ci sont souvent recouvertes de fer carbonaté qui s’y est incrusté, ce qui me porte à croire que le trapp et les roches qui l’accompagne sont d’une formation plus récente que l’époque tertiaire. Le terrain trappéen n’existe pas au sud et à l’est d’Oran, dans le rayon que j’ai parcouru autour de cette ville.

4° Enfin le long des côtes et particulièrement dans la baie de Mars-el-Keber ; ou trouve par-dessus toutes les roches des agglomérats de coquilles, les mêmes qui vivent encore dans la mer actuelle, et sont changées en spath calcaire et réunies par un ciment ferrugineux qui a beaucoup de ressemblance avec celui de la brèche à fragmens de trapps.

Il résulte de tout ce que je viens de dire que les formations géognostiques qui se montrent au jour dans la portion de pays que j’ai exploré sont par ordre d’ancienneté : les schistes de transtion, le terrain tertiaire qui les recouvre, à stratification transgressive, un terrain pyroîde très-singulier, enfin des brèches ferrugineuses à fragmens de trapp, et des agglomérats de coquilles qui existent seulement le long des côtes.

La présence de Gryphéés au milieu du terrain tertiaire est un fait si ce n’est nouveau, du moins intéressant, puisqu’on a cru jadis que cette famille de mollusque n’existait que dans le terrain