Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/11

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montagnes calcaires, ne peut admettre pour sa formation aucune des causes par lesquelles on a cherché à expliquer les phénomènes analogues ; il a recours à une nouvelle hypothèse, et suppose que la plupart des cavernes n’ont été, dans le principe, que des fissures par lesquelles se dégageaient les gaz produits par l’action des volcans. De là, destruction des roches, quelle que fût leur nature ; et lorsque des soulèvemens venaient à avoir lieu, quelques unes de ces fissures à surfaces corrodées, devenues à peu près horizontales, ont pu servir d’écoulement aux eaux continentales, et se convertir en une succession de cavernes. Ce que l’auteur ajoute sur la fragilité des couches calcaires qui se fracturent au moindre soulèvement, tandis que les couches schisteuses, plus flexibles et plus tenaces, se compriment sans donner lieu à des solutions de continuité, nous semble expliquer d’une manière beaucoup plus probable la prédominance des cavernes dans le terrain calcaire. Nous croyons que, dans le cas le plus général, l’existence des cavernes résulte des dislocations du sol et de l’écoulement des eaux atmosphériques, sans qu’il sont nécessaire de recourir à un autre agent. Dans les terrains schisteux de Bretagne et des Ardennes, plusieurs vallées étroites de fracture ou les eaux peuvent à peine se frayer un passage, ne sont pour nous que des lignes d’anciennes cavernes dont la voûte a disparu.

La notice de M. Schmerling sur les cavernes à ossemens de la provrince de Liége, vient directement a l’appui de cette théorie. Ces cavernes qui appartiennent aux vallées de la Meuse, de la Vesdre et de l’Ourthe sont creusées dans le groupe récent du terrain de transition que M. d’Omalius nomme anthraxifère. La plupart pénètrent dans des couches calcaires ; quelques unes, cependant, traversent des alternances des couches calcaires et schisteuses, et toutes se montrent dans des localités où les couches sont brisées et reployées sur elles-mêmes. Le mélange confus des ossemens de mammifères, d’oiseaux, de poissons, l’absence d’excrémens, la présence de sables et de cailloux roulés, engagèrent l’auteur à regarder leur accumulation comme le produit des eaux courantes. Des ossemens humains et divers débris grossiers d’industrie sont mêlés dans plusieurs de ces cavernes, aux débris d’espèces perdues, sans que l’auteur en ait conclu leur contemporanéité. La lecture de cette notice a donné lieu à une discussion sur le mode de dépôt des ossemens dans les cavernes, entre les partisans de l’opinion, peut-être trop généralisée de M. Buckland, et M. Constant Prevost qui regarde l’action des eaux courantes comme la cause la plus générale M. Virlet a cité à l’appui de cette dernière opinion