Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/249

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« Le degré d’ébullition s’élève pour de l’huile de térébenthine de 158° à 160° centigrades ; pour le naphte persique à 160°, d’après Thompson, et pour le pétrole artificiel à 167° centigrades, différence trop petite pour s’y arrêter, puisqu’il s’agit de substances mélangées. Pendant la distillation, le degré d’ébullition augmente graduellement dans les deux huiles en question, par suite d’une séparation partielle de leurs parties constituantes. Elles sont toutes également sujettes à se vaporiser à l’air, peu près au même degré, lorsqu’elles sont rectifiées.

« Elles produisent sur le papier des taches grasses différentes. Toutes ces huiles se distinguent en brûlant avec une forte fumée noire.

« Le soufre y est dissous sans aucune différence. Le pétrole offre aussi la particularité de séparer l’iode de l’eau d’iode ; propriété que M. Ed. Davy a reconnue à l’huile de térébenthine. Aucune de ces huiles ne se dissout dans l’eau, mais toutes lui communiquent leur odeur. Mêlées avec de l’acide sulfurique concentré, ces huiles se foncent, seulement la partie supérieure perd sa coloration par le repos.

« Le potassium produit au premier instant dans toutes ces huiles quelques bullosités ; puis la tranquillité se rétablit, et cette substance reste métallique, tandis que la matière brune jaune se forme.

« Ces dernières particularités se trouvent seulement dans un plus liant degré dans l’huile de térébenthine.

« Dans l’alcool, toutes ces huiles montrent le même degré de solubilité ; elles font enfler extraordinairement le caoutchouc ; mais ne le dissolvent pas la froid.

« Les trois huiles paraissent un composé, ou probablement un mélange des mêmes élémens constituans, qui se laissent même séparer jusqu’à un certain point par des distillations successives. C’est la source des variations dans les analyses données par MM. de Saussure, Thompson, Oppermann, etc. Dans toutes les anciennes analyses, l’acide carbonique manque, du moins comme une des substances élémentaires ; mais il y a aussi de l’huile de térébenthine privée d’acide carbonique comme le pétrole. Si MM. de Saussure et Oppermann diffèrent d’opinion sur ce point, c’est que tous deux ont probablement raison.

« Cette courte comparaison des rapports principaux suffit pour démontrer la ressemblance des deux huiles de pétrole et de térébenthine, et permet de soupçonner que, très probablement, elles