Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/262

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ces parages, auprès d’un endroit nommé le Branchier, à peu de distance en amont de Saint-André ; au-dessous de cette couche, paraît une assise marneuse, remplie de fossiles qu’à leur aspect général on dirait tertiaires, puisqu’il y a des cérithes, des ampullaires, des cardium, et quelques cithérées, associés à des polypiers ; on dirait qu’il y a aussi le Cassis avellana Brong. ; cependant cette couche appartient évidemment au terrain secondaire. Ces fossiles ont quelque ressemblance, à la couleur près, avec ceux des Diablerets de Bex ; mais on leur trouve une plus grande ressemblance encore avec ceux du cap de la Mortola, entre Mertone et Vintimille, qui sont aussi associés à de nombreux polypiers, et a des nummulithes. Malgré mon désir, je ne puis, pour le moment, déterminer ces fossiles exactement ; tout ce que j’ai retrouvé, d’ailleurs, n’est pas parfaitement conservé. On a encore trouvé des fossiles qui ont quelques rapports avec ceux que nous venons de nommer, et avec des huîtres et des pectens, dans une autre localité du département des Basses-Alpes, à Tanaron, du côté de Digne et du Vernet : je dois la connaissance de ce fait à M. Yvan (de Digne), qui les a récoltés ; malheureusement, il n’a pas encore réuni sur leur gisement des données assez positives pour pouvoir dire si ces fossiles appartiennent aux terrains secondaires ou aux terrains tertiaires ; je soupçonne cependant que les grès, qu’il y a vus, sont des macignos, qui ne se trouvent pas très éloignés, mais dans une direction un peu différente de cette localité : ces fossiles seraient donc bien réellement secondaires ; ce sera un point à éclaircir. Au reste la couche à fossiles nombreux des environs de Saint-André, couche qui se reproduit en plusieurs endroits des Alpes maritimes, serait-elle analogue à celle de la fameuse localité de Gosau, qui a donné lieu à la question de savoir si on devait la regarder comme tertiaire ou comme secondaire ? Je ne saurais répondre de cette analogie avec assurance ; mais je crois au contraire, avec une certaine probabilité, que notre couche est bien le représentant de la couche coquillière des Diablerets, près Bex, couche qui pourrait bien passer par dessous, et être inférieure aux calcaires à fucoïdes de la vallée du Simmen, au pays de Berne, et qui se prolonge, sous le nom de Flysh, du côté de Rougemont et de Chateau d’Oex, dans la vallée de la Tane, et qui, probablement, recouvre aussi la couche coquillière analogue de Boltingen, puisque la masse à empreintes de fucoïdes paraît être dans la vallée de la Simmen, dans le fond d’un bassin, et recouvrant d’un côté les parois de roches plus anciennes de la rangée des Stockhorn du Kanterisch, et des