Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/276

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vakites, des basaltes, etc., en contiennent ; qu’un grand nombre de sources minérales et thermales en produisent quelquefois du quantités très considérables ; on est conduit à les regarder eux-mêmes comme des produits volcaniques, qui se forment dans des circonstances toutes particulières, sans qu’il soit besoin de recourir à la décomposition de corps organiques pour expliquer la formation de ces carbures d’hydrogène.

En effet, si l’on passe en revue quelques uns des principaux phénomènes géologiques qui accompagnent ordinairement les bitumes, on voit que la plupart tendent à confirmer cette hypothèse. En Auvergne, c’est dans les vakites à pépérites qu’on rencontre le plus ordinairement le bitume malte ; au Puy de la Poix, par exemple, il s’écoule de cette roche de l’eau salée, accompagnée d’une quantité d’autant plus grande de bitume, d’après M. Lecoq, que la température est plus élevée ; on nous a assuré, quoique nous n’ayons pas eu occasion de vérifier le fait, que Milo, île presque entièrement volcanisée, produisait en plusieurs points du naphte ; cette substance se trouve souvent nageant à la surface des eaux dans les contrées volcaniques, comme autour du Vésuve, des îles du Cap-Vert, etc., et l’on sait que Vauquelin a trouvé du bitume dans le soufre, et qu’il a conclu des différentes analyses qu’il a faites de cette substance, que le bitume devait se rencontrer dans la plupart des mines de soufre, et que de là vient sans doute que les soufres qui paraissent les plus purs donnent du gaz hydrogène sulfuré, toutes les fois qu’on les fond avec des carbonates alcalins parfaitement secs. Aux faits rapportés par M. Fournet, on peut ajouter encore les filons de bitume et de spath calcaire qu’on rencontre au Mont Caltonhil, près d’Édimbourg en Écosse, dans une roche trappéenne. Enfin, M. Persoz, en voulant extraire le brôme des eaux-mères de Souls-sous-Foréts, a trouvé un produit particulier, brun, très riche en hydrogène et en carbone, ayant de l’analogie avec le succin.

Le bitume connu dans le commerce sous le nom de bitume de Judée, et qui provient du lac Asphaltite (mer Morte), ce qui lui a valu le nom d’asphalte, paraîtrait se rattacher également à des phénomènes volcaniques, car, suivant le docteur Clarke, savant voyageur anglais, l’une des montagnes qui bordent cette mer n’est autre chose qu’un volcan éteint qui ressemble parfaitement par sa forme au cône du Vésuve, et qui présente à son sommet un cratère très visible, circonstance qui rendrait peut-être naturelle l’explication de la destruction de Sodome et Gomorrhe, par suite d’une éruption volcanique qui aurait eu lieu depuis les temps historiques… Quoi qu’il en soit, si les descriptions des auteurs