Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/286

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« 22° Argile sableuse, jaunâtre ;

« Les numéros 23, 24 et 25, de la coupe traversée paraîtraient se rapporter aux schistes argileux de transition.

M. Marcel de Serres donne ensuite quelques détails sur le puits qui a été creusé sur l’une des places de la ville de Rivesaltes, située à l’extrémité orientale de la plaine du Roussillon, sur la rive droite de l’Agly, et dont le succès a également été des plus satisfaisans. Il se trouve très rapproché de la grande source de Salces, qui n’est elle-même qu’un grand puits artésien naturel.

Les travaux commencèrent le 4 novembre 1833, et furent poussés avec une telle activité, que, le 27 du même mois, l’on atteignit, à 52 m. 30 de profondeur, une nappe d’eau qui jaillit avec impétuosité ; arrivée à cette profondeur, la sonde s’enfonça tout-à-coup de 6 à 7 pieds. La colonne d’eau s’est élevée à l’aide de tuyaux à 15 pieds au-dessus de son orifice à la surface du sol ; l’eau qui s’en écoule est parfaitement limpide et d’une excellente qualité ; la température est la même que celle du grand puits de Bages, 17° 10 ; la quantité qu’elle fournit n’a pas été calculée, on peut l’évaluer approximativement à 900 litres par minute, ou 1,296 mètres cubes par joui. La dépense n’a été que de 379 fr. 50 c. Le terrain traversé offre la plus grande analogie avec celui de Bages.

En résumé, dit M. Marcel de Serres, « les puits artésiens pratiqués dans la plaine du Roussillon semble nef prouver, comme je l’ai déjà dit ailleurs, que la masse de liquide fournie par les différentes nappes d’eau, comme leur force ascensionnelle et leur température, sont proportionnelles à leur profondeur ; c’est-à-dire que plus les réservoirs sont éloignés de la surface du sol, plus l’abondance et la force ascensionnelle des eaux fournis par ces réservoirs sont considérables, et plus aussi leur température est élevée. » L’auteur pense que les différentes nappes d’eau n’ont pas la même origine ; que, par exemple, celle de la partie supérieure de la plaine du Roussillon provient des infiltrations à travers le sol ; tandis que l’inférieure, et en général toutes celles qui fournissent une grande quantité d’eau, ne seraient autre chose que des couches qu’il appelle aquifères, « lesquelles devraient avoir leur place déterminée dans la série des roches qui composent la surface du globe ; ainsi l’abondance du liquide qu’elles présentent ne proviendrait pas, selon lui, d’infiltrations, mais serait le reste des eaux qui ont tenu en suspension et en dissolution les terrains de sédiment. Ces nappes sont donc intarissables, comme les sources dont elles proviennent. » Voir, pour plus de développemens