Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/320

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jeté sur l’ensemble des masses trachytiques, basaltiques et trappéennes, répandues sur la surface du globe. Une remarque analogue a déjà été faite par M. Daubeny.

Dans les contrées où les formations basaltiques et trappéennes ont acquis le plus de développement, un examen attentif de leur gisement montre toujours qu’elles se composent d’un nombre plus ou moins grand de lambeaux, indépendants les uns des autres, qui ne se coordonnent jamais à l’entour d’un point central et culminant avec le degré de régularité qui s’observe dans les déjections successives de nos foyers volcaniques actuels.

Les basaltes qui s’élèvent obliquement sur les flancs des massifs coniques dont nous discutons l’origine, ne jouissent, à cet égard, d’aucun privilège, et l’excellente description que M. Burat a donnée du manteau basaltique du Cantal montre qu’il se compose lui-même de nombreux épanchemens, indépendants les uns des autres, qui, si ce manteau était rabattu dans un plan horizontal, rentreraient complètement dans la règle que je viens de signaler.

Chacun de ces lambeaux indépendants les uns des autres, dont toutes les agglomérations basaltiques et trappéennes se composent, se rapproche à la vérité, par sa forme, de certaines éruptions latérales des volcans modernes, de manière à ce que son origine par voie d’éruption ne puisse être révoquée en doute ; mais c’est à cela seulement que dans la grande majorité des cas se réduit toute la similitude de ces anciennes éruptions et de celles dont nous sommes les témoins.

Si en passant en revue tous les terrains basaltiques et trappéens que nous connaissons, nous mettons de côté les basaltes qui font partie des flancs des massifs coniques, objet de la discussion, ce qui laisse toujours la très grande majorité des basaltes connus dans le cercle de notre investigation, nous remarquerons qu’ils se divisent, ainsi que les trapps, en deux catégories, plus ou moins distinctes l’une de l’autre, savoir : 1° les basaltes et les trapps qui traversent le terrain en filons ou dykes, ou bien en colonnes irrégulières, présentant à leur partie supérieure, au niveau du sol, un élargissement, une espèce de chapiteau en forme de champignon auquel Desmarest avait donné le nom de culot. Tels sont les basaltes des cimes de l’Erzgebirge, des environs d’Eisenach, de la côte d’Essey dans les Vosges ; ces basaltes paraissent être arrivés au jour par des déchirures ou des trous de l’écorce terrestre, et les avoir seulement bouchés sans se déverser considérablement autour de leur orifice. Ils se montrent quelquefois à d’assez grandes hauteurs.