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sur une surface imperméable, comme pour la première préparation de papier négatif. On voit qu’en passant ainsi le papier du bain salé au bain d’argent, le préparateur ne perd pas une minute, et qu’il peut en quelques heures préparer une assez grande quantité de papier.

« Parfaitement sec, on l’enfermera dans une boîte ou carton, sans le tasser. Il sera bon de n’en pas préparer pour plus de huit à quinze jours à l’avance, car, au bout de ce temps, il se teinte, et, quoique propre encore à la reproduction des images, il n’accuse plus les blancs avec le même éclat, que lorsqu’il est nouvellement préparé.

« Pour faire venir une épreuve positive, on placera l’épreuve négative du côté imprimé sur la surface préparée du papier positif ; on pressera les deux papiers réunis entre deux glaces qu’on déposera sur un châssis (planche rebordée) couvert d’un drap noir. On aura soin que la glace du dessus soit assez forte et assez lourde pour que son poids fasse pression sur l’épreuve négative, de manière qu’elle soit parfaitement adhérente au papier positif. Ceci fait, on exposera à la grande lumière, au soleil autant que possible, en cherchant à faire tomber ses rayons à angle droit sur la glace. Pour avoir de belles épreuves, il faut pousser cette exposition à son degré extrême ; elle devra être arrêtée, avant que les vives lumières de l’image puissent être altérées. Il suffira d’une seule expérience, pour déterminer approximativement le temps d’exposition, qui sera, terme moyen, de vingt minutes au soleil, selon la vigueur de l’épreuve négative.

« Après cette exposition, on rentrera l’épreuve dans le cabinet noir, et quelle qu’elle soit, on la laissera tremper un quart d’heure dans un bain d’eau douce, puis dans un autre d’hyposulfite de soude, de 1 partie d’hyposulfite de soude et de 8 parties d’eau distillée[1]. À partir de ce moment, on pourra la regarder au jour et suivre l’action de l’hyposulfite ; on verra alors les blancs de l’épreuve prendre de plus en plus d’éclat ; les clairs-obscurs se fouilleront ; la nuance de l’épreuve, d’abord d’un vilain ton roux et uniforme, passera à une belle nuance brune, puis au bistre, puis enfin au noir des gravures de l’aqua-tinta. L’opérateur arrêtera donc son épreuve au ton et à l’effet qui lui conviendront. Elle sera

  1. 100 gr. hyposulphate de soude ;
    800 gr. eau distillée.