Page:Bulletin du comité historique des arts et monuments, volume 1, 1849.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 79 —

la division des différents départements qui constituent la Bibliothèque, ni au recueillement si nécessaire aux études dans les salles de lecture, ni surtout à la prompte distribution des livres. Nous avons calculé que, pour aller du centre aux extrémités, dans la galerie projetée du Louvre, les employés auraient à parcourir un espace de plus de trois cents mètres, tandis que la distance serait à peine du tiers dans les bâtiments actuels de la Bibliothèque, après leur appropriation. C’est aussi une erreur de penser que les nouveaux bâtiments du Louvre pourront à la fois suffire aux besoins de la Bibliothèque, de l’exposition annuelle des œuvres d’art et de l’exposition quinquennale des produits de l’industrie. À peine le Louvre sera-t-il assez grand pour donner place à la prodigieuse quantité d’objets encore accumulés dans les magasins, à ceux que réclame le complément progressif des collections, et à cette collection, déjà si souvent projetée, de moulages levés dans toute l’Europe sur les plus belles œuvres de la sculpture, qui formerait une histoire non interrompue de l’art à sa plus haute expression. Que le Louvre conserve donc la spécialité qui a fait sa gloire jusqu’ici. Au moyen de sacrifices peu considérables, en comparaison de ceux qu’entraînerait le déplacement de la Bibliothèque, il serait facile de donner satisfaction au public en réparant les façades extérieures du palais Mazarin, et d’arriver graduellement, sans secousses, sans déménagement, à une appropriation complète de l’édifice. Il n’en coûterait pas plus de huit cent mille francs pour donner à la façade de la rue de Richelieu un aspect monumental, pour la décorer de pilastres, de niches et de statues. Les projets d’agrandissement ultérieurs pourraient, sans inconvénient pour le service ni pour le classement, être remis à une époque où le Trésor serait en mesure d’en supporter la dépense. Il est prouvé par l’avis motivé des conservateurs, que le local actuel, augmenté seulement des constructions en cours d’exécution, serait suffisant pour plus d’un siècle encore. Mais aussi il y a urgence à terminer et à mettre en état ce qui a été commencé. Depuis plusieurs années, on s’est abstenu de tous travaux, de toutes réparations un peu considérables dans les bâtiments de la Bibliothèque ; il semblait téméraire de s’engager dans un système de dépenses à l’égard d’un édifice placé sous le coup d’une démolition prochaine. C’est par suite de l’incertitude de l’Administration sur l’avenir du monument, que