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Page:Bulletin historique et philologique, 1904.djvu/157

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I
LES PROCÉDÉS EMPLOYÉS
DANS LES PETITES ÉCOLES,
ANTÉRIEUREMENT AU XIXe SIÈCLE,
POUR ENSEIGNER LA LECTURE ET L’ÉCRITURE.


COMMUNICATION DE M. A. LECHEVALIER,
INSTITUTEUR PUBLIC À CUVERVILLE-EN-CAUX (SEINE-INFÉRIEURE).

Avec la langue maternelle, la lecture et l’écriture forment la base des premières leçons que reçoit, le jeune enfant dès son entrée à l’école primaire. Rien de plus rationnel puisque nous voulons éveiller en son esprit, des idées nouvelles et lui donner les moyens de les exprimer correctement. Tel n’était pas le but des maîtres des écoles de jadis. L’enseignement de la religion était le premier de leurs soins, les connaissances pratiques venaient ensuite, Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir chez eux la lecture détournée de son rôle naturel, celui d’émanciper les intelligences, et l’écriture considérée comme un simple délassement utile au milieu d’exercices plus importants.

Cette conception, jointe à l’indifférence de l’ancienne société pour l’instruction populaire, explique le peu de progrès que firent, avant le XIXe siècle, les méthodes usitées dans les petites écoles. Encore ce terme de méthode est-il impropre, puisque la routine régnait partout, sauf peut-être dans les écoles de quelques communautés enseignantes, notamment chez les frères Saint-Antoine, de Paris, sur lesquels un érudit, M. Gazier, prépare un travail très documenté. Le sujet que nous allons traiter s’offrirait donc comme peu intéressant, si nous n’avions à signaler de curieuses tentatives faites aux aux XVIIe et XVIIIe siècles pour rendre plus attrayante l’étude de la lecture et de l’écriture. C’est à leurs auteurs que, nous devons, sans nous en douter, la plupart des procédés que l’on a ressuscités de