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un voyage

Puissions-nous ne pas envier trop longtemps à Berlin ses maisons ouvrières. Quant aux trottoirs : hélas !…

Je me demande si les fonctionnaires chargés de la tenue et de l’ordre des villes sont, en Allemagne, plus intelligents, plus actifs, que les nôtres, ou bien s’ils sont seulement, plus libres de faire ce qui doit être fait ?…

Au milieu d’un quartier populaire, on a créé un très beau parc, avec de larges bassins d’un goût aimable. Dans les allées, les mioches jouent, les femmes cousent, des hommes flânent leur temps de repos.

Sur les rampes qui bordent les bassins, il y a des statues. Ce sont les personnages des contes féeriques. Et cette eau qui s’épanche avec un bruit endormeur on l’appelle : La Fontaine des Contes. N’est-ce pas délicieux ?

Que dans Berlin — cette caserne toute retentissante au bruit des armes, et d’où partent les menaces qui tiennent l’Europe inquiète, — que dans Berlin on rencontre un jardin dédié à la féerie, cela touche le cœur de ceux qui ont vécu de longs jours. Mais les blanches statues ne s’adressent pas à eux. Elles ont pour mission de représenter aux enfants les héros des chères histoires qui leur ouvrent le monde fabuleux, et ainsi, d’aider l’effort de leur imagination – je le suppose du moins. – La grâce généreuse d’une telle pensée, enchante