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un voyage

avoir eu honte d’avouer ce garçon. Il attendit d’être à Yuste, pour l’introduire dans la famille. Qui était sa mère ? Cette Barbe de Blomberg, qui se donnait pour telle, ou quelque autre dont le nom ne pouvait être prononcé ?… Après tout, cela ne me regarde nullement ! Et je laisse là don Juan d’Autriche pour aller voir le manège et les voitures du prince de La Tour et Taxis.

L’endroit est charmant. Schwanthaler l’a décoré. Plus heureux ici qu’à la Walhalla, il s’est borné à déranger les charmantes figures de cavaliers qui circulent sur la frise du Parthénon, et ses bas reliefs ont de l’agrément. Le sol du manège disparaît sous une épaisse couche de sciure de bois. Ce bois, c’est du sapin, une puissante odeur de résine monte. Une odeur claire comme le cristal, froide comme l’eau des sources, une odeur où il y a l’ombre moite qu’on trouve au cœur de la forêt, et des bourdonnements d’insectes : une odeur délicieuse !

Les voitures, sauf quelques traîneaux anciens, ne sont pas très intéressantes. Pourtant, on garde dans le nombre la dernière diligence qui ait fait le service des postes dont la famille de La Tour et Taxis a eu pendant trois siècles le privilège. Au début du xvie siècle, François de La Tour et Taxis imagina une organisation générale des postes allemandes. Son fils Jean-Baptiste reçut de l’empereur Maximilien, en 1516, l’autorisation d’établir un service entre Bruxelles et Vienne. En 1543, un des successeurs de celui-ci créait une ligne des Pays-Bas en Italie. Au xviiie siècle, les Taxis employaient