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gées de lambrequins, de glands, de détails drôles, charmants, et dont les sculptures ont un air de passementerie. Et aussi il y a la vieille résidence avec ses chambres peintes, laquées, ses consoles dorées, tarabiscotées qui appuient au cadre des miroirs, les plus fines porcelaines. Surtout, on va dans le parc de Nymphenburg, où il est doux de regarder le soleil couchant, près du grand jet d’eau, qui s’écrase dans le bassin avec un beau bruit monotone.

Les portes closes sur les frontons d’Égine, sur le Charles-Quint aux yeux déçus que Titien assit près d’une fenêtre et qui semble également las du jour, du passé, de l’avenir ; à l’heure où l’éblouissant musée des arts décoratifs ne veut plus de vous, on va flâner devant les boutiques.

Elles sont très amusantes : boutiques de photographies, d’abord consacrées à la gloire wagnérienne, où se pressent tous les Siegfried à grosses joues, à ventres majestueux, toutes les Walkyries à double menton et des Wotan, des Alberich, des Mime, des Parsifal, des Sachs innombrables. Et encore, des Wagner avec ou sans berret, avec ou sans Liszt, de profil, de face, songeurs, fâchés, souriants ; et, parmi les filles fleurs, des Schopenhauer grognons ou sarcastiques — on sait que Schopenhauer fait partie de la légende wagnérienne.

Puis il y a les magasins de porcelaines, avec les délicats services à paysages, de la fabrique de Nymphenbourg ; et les magasins de meubles, qui offrent intérêt particulier. On a fait ici, depuis une quinzaine d’années, des efforts pour assembler curieu-