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LEYDE


Les jours de soleil, Leyde a en maint endroit les colorations rissolées et savoureuses d’une croûte de pâté. C’est un lieu charmant qui, même à cette époque de vacances, garde un peu l’animation spéciale aux villes universitaires. Tous les étudiants ne sont pas partis. On en aperçoit dans les rues, dans les cafés, à la fenêtre de leurs clubs. La vieille ville s’adapte à ces jeunes êtres, et leur contact la rajeunit plaisamment.

Dès l’arrivée, on se promet de revenir à Leyde ; au départ on est sûr d’y revenir — si Dieu veut !

Les architectures sont d’une grâce intime. Le célèbre hôtel de ville, si bien équilibré, de proportions si justes, élégant, discret, affable, c’est une très belle maison où l’on voudrait installer sa vie. En le parcourant, on oublie de songer à ce qui fut, pour choisir les places favorables aux longues lectures ininterrompues, les places propres à la causerie, les places où l’on jouirait de la solitude. On poursuit cette rêverie si loin, qu’elle prend figure de réalité. On sort de là un peu triste, comme d’une demeure un moment possédée, où l’on laisserait des souvenirs.