Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/78

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Si deux armées en venaient aux mains possédant le secret de ce fluide terrible, elles devaient s’anéantir réciproquement. L’âge de la guerre était donc fini, et quand la guerre eut disparu, une révolution non moins profonde ne tarda pas à se produire dans les relations sociales. L’homme se trouva si complètement à la merci de l’homme, chacun d’eux pouvant en un instant tuer son adversaire, que toute idée de gouvernement par la force disparut peu à peu du système politique et de la loi. Ce n’est que par la force que de grandes communautés, dispersées sur de vastes espaces, peuvent être maintenues dans l’unité ; mais ni la nécessité de la défense, ni l’orgueil des conquêtes ne firent plus désirer à un État de l’emporter sur un autre par sa population.

Ceux qui avaient découvert le vril arrivèrent ainsi, au bout de quelques générations, à se partager en communautés moins considérables. La tribu au milieu de laquelle je me trouvais était limitée à douze mille familles. Chaque tribu occupait un territoire suffisant à tous ses besoins, et à des périodes déterminées le surplus de la