Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/111

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Fidèle. Mais, avec votre permission, la vraie lumière spirituelle est un don de Dieu, et nul ne peut l’acquérir par lui-même, ou simplement en parlant de religion avec les autres.

Beau-Parleur. Je sais tout cela. Car un homme ne peut rien recevoir qui ne lui soit donné d’en-haut ; tout est par grâce et rien par les œuvres ; je pourrais vous citer cent passages à l’appui de cette assertion.

Fidèle. Eh bien donc ! quel sera maintenant le sujet de notre conversation ?

Beau-Parleur. Celui que vous voudrez. Je vous parlerai des choses célestes ou des choses terrestres ; des choses qui appartiennent à la loi, ou des choses qui appartiennent à l’Évangile ; des choses sacrées, ou des choses profanes ; des choses passées, ou des choses à venir ; des choses essentielles, ou des choses accessoires, pourvu que nous nous en entretenions d’une manière qui nous soit utile.

Alors Fidèle, saisi d’admiration et. de surprise, s’approcha de Chrétien qui, pendant tout ce temps, avait continué sa route seul, et lui dit à voix basse : Quel compagnon de voyage nous avons trouvé là ! Cet homme fera assurément un excellent pèlerin. Chrétien sourit modestement. Cet homme, dit-il à Fidèle, en faveur duquel vous êtes si prévenu, en trompera bien d’autres avec ses beaux discours. Il faut le connaître, pour ne pas se méprendre sur son compte.