Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/149

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et Job dit qu’un homme de bien mettra l’or sur la poussière c’est-à-dire entassera l’or comme de la poussière ; mais pour cela, il ne faut pas ressembler à ces gens qui marchent devant nous, si du moins ils sont tels que vous les dépeignez.

M. Rapace. Je crois que nous sommes tous d’accord sur ce point ; c’est pourquoi, si vous m’en croyez, nous n’en parlerons plus.

M. Aime-Argent. C’est en effet ce qu’il y a de mieux à faire ; car celui qui ne suit ni l’Écriture, ni la raison (qui, vous le voyez, sont en notre faveur), ne se fait pas d’idée de la liberté que nous accorde le christianisme, et s’expose sans nécessité.

Cherche-Profit. Mes frères, puisque nous poursuivons tous ensemble notre pélérinage ; permettez-moi de vous proposer une question pour notre édification mutuelle.

Supposez qu’un ministre ou un marchand trouve occasion de gagner beaucoup, en se montrant extraordinairement zélé pour quelques points de la religion dont il ne se souciait guère auparavant, ne croyez-vous pas qu’il puisse employer ce moyen de parvenir à son but, sans cesser d’être pour cela un fort honnête homme ?

M. Aime-Argent. Je comprends très-bien votre question ; et, avec la permission de ces messieurs, je vais essayer d’y répondre : et, premièrement, je l’examinerai par rapport à un pasteur. Représentez-vous donc un digne ecclésiastique, ayant une cure