Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/151

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cause de cela, être considéré comme avide de gain ; niais plutôt que, puisqu’il y trouve un moyen de développer ses talents et son activité, il doit être regardé comme un homme qui suit sa vocation et qui saisit les occasions de faire le bien.

Venons maintenant à la seconde partie de votre question, celle qui concerne un marchand. Si un homme qui ne vend pas grand’chose peut, en montrant de la piété, monter mieux sa boutique, épouser une femme riche, ou attirer plus de chalands, je ne vois pas ce qui devrait l’empêcher de le faire. Car, d’abord :

1° La piété est toujours louable, de quelque manière qu’on s’y prenne pour l’acquérir.

2° Il est sûrement très-permis d’épouser une femme riche, ou d’attirer à sa boutique plus de chalands.

3° De plus, l’homme qui s’assure ces différents avantages, en devenant religieux, obtient divers biens, en devenant bon lui-même ; ainsi, dans le cas supposé, en acquérant de la piété, ce qui est une bonne chose, cet homme obtient une bonne femme, de bons chalands, de bons profits ; il est donc bien évident que devenir pieux pour s’assurer toutes ces bonnes choses, c’est agir d’une manière à la fois louable et avantageuse.

Cette réponse de M. Aime-Argent à M. Cherche-Profit, obtint l’approbation générale ; et comme il leur paraissait impossible que personne y pût rien objecter, ils résolurent, d’un commun accord,