et que tu as donné ton Fils Jésus-Christ pour être le Sauveur du monde ; et qu’il est venu chercher et sauver de pauvres et misérables pécheurs comme moi. Seigneur, glorifie ta grâce dans le salut de mon ame, pour l’amour de ton Fils. Amen.
Chrétien. Fîtes-vous ce qui vous avait été commandé ?
Grand-Espoir. Oui ; je le fis avec persévérance et sans relâche.
Chrétien. Et le Père, vous fit-il connaître le Fils ?
Grand-Espoir. Non pas d’abord, non pas la seconde fois que je le lui demandai, ni la troisième ni même la sixième.
Chrétien. Quel parti prîes-vous alors ?
Grand-Espoir. Je ne savais plus que faire.
Chrétien. Ne vous vint-il pas à l’esprit de cesser de prier ?
Grand-Espoir. Oh ! oui : cette idée me vint, et plus d’une fois.
Chrétien. Et d’où vient que vous ne le fîtes pas ?
Grand-Espoir. Je croyais, comme on me l’avait dit, qu’il était vrai que sans la justice de Christ, rien au monde ne pourrait me sauver ; en conséquence, je me disais à moi-même : Si je cesse de prier, je suis perdu, et il vaut encore mieux périr au pied du trône de grâce. Outre cela, je me souvins de ce passage : « S’il diffère, attends-le ; car il viendra assurément, et il ne tardera pas »[1]. Je
- ↑ Heb. II, 3.