Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/235

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Seigneur, et ont tout quitté pour l’amour de son saint nom ; il nous a envoyés les chercher, et nous les avons amenés jusqu’ici, afin qu’ils parviennent au terme de leur pélérinage, et qu’étant admis dans la Cité céleste, ils contemplent avec joie la face de leur Rédempteur. Alors l’armée des cieux fit retentir les airs de ces paroles : « Heureux sont ceux qui sont appelés au banquet des noces de l’agneau[1]. » En même temps plusieurs des hérauts du Roi, revêtus de robes blanches et éclatantes, vinrent à leur rencontre, entonnant des cantiques mélodieux, qui retentissaient jusqu’aux extrémités des cieux. Ils saluèrent Chrétien et son compagnon de voyage, par mille acclamations, au son bruyant de la trompette.

Ils les environnèrent ensuite de toutes parts, les uns marchant devant eux, les autres derrière, les uns à leur droite, les autres à leur gauche, comme pour les protéger dans ces régions élevées ; ils faisaient retentir les airs d’accords harmonieux, en sorte qu’il semblait que le ciel lui-même fût venu au-devant d’eux. Ainsi ils s’avançaient tous ensemble ; et tout en marchant, les hérauts du Roi témoignaient, à chaque instant, non-seulement par leurs regards et par leurs gestes, mais encore par les accents d’une musique joyeuse, le plaisir qu’ils éprouvaient à voir au milieu d’eux Chrétien et son fidèle

  1. Apoc. XIX, 9.