Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/238

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mées. » Ensuite on referma les portes ; et, ravi de ce que j’avais vu, je me souhaitai au milieu de cette bienheureuse multitude.

Or, après avoir considéré toutes ces choses, je tournai la tête pour regarder derrière moi, et j’aperçus Ignorant qui s’approchait du bord de la rivière ; il la traversa plus promptement et avec beaucoup moins de difficulté que ne l’avaient fait les deux pèlerins. Car il trouva sur le rivage un batelier nommé Vain-Espoir, qui le fit passer dans son bateau ; puis il monta la colline, et s’avança vers la porte ; mais il y vint seul, et personne n’alla au-devant de lui pour l’aider ou l’encourager. Quand il fut devant la porte, il vit l’inscription qui s’y trouvait, puis il se mit à frapper, ne doutant pas qu’il ne fût admis sans difficulté. Mais les hommes qui regardaient d’en haut, par-dessus la porte, lui demandèrent d’où il venait et ce qu’il voulait. J’ai mangé et bu en présence du Roi, leur dit-il, et il a enseigné dans nos rues. Et ils lui demandèrent son passeport afin qu’ils pussent le montrer au Roi. Il fouilla dans sa poche pour en chercher un, mais n’en trouva pas. N’en avez-vous point ? leur dirent-ils ; et il garda le silence. Alors ils allèrent prendre les ordres du Roi, qui ne voulut pas aller voir Ignorant ; mais ordonna aux deux anges resplendissants de lumière qui avaient amené Chrétien et Grand-Espoir dans la Cité céleste, d’aller le prendre, de lui lier les mains et les pieds, et de l’emporter. Ils le prirent donc et le conduisirent, à travers les airs, à