Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/35

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tez et on vous ouvrira »[1]. Il heurta donc à plusieurs reprises, se disant à lui-même : Ah ! si celui qui peut ouvrir cette porte veut m’admettre en ces lieux malgré mes fautes et mes égarements, je ne cesserai jamais de glorifier son nom et de chanter ses louanges.

À la fin, un homme vénérable, nommé Bienveillant, vint à la porte et dit : Qui est là ? D’où venez-vous ? et que voulez-vous ?

Chrétien. Je suis un pauvre pécheur travaillé et chargé, qui viens de la ville de Perdition et qui vais à la montagne de Sion, pour me mettre à l’abri de la colère à venir. Je vous conjure donc de vouloir bien m’ouvrir cette porte, car on m’a assuré que c’est ici le seul chemin qui puisse conduire au lieu de ma destination.

De tout mon cœur, répondit Bienveillant, en ouvrant la porte. — Mais au moment où Chrétien se disposait à entrer, Bienveillant le tira par le bras avec force. — Chrétien lui demanda ce que cela signifiait.

Bienveillant. A une petite distance de cette porte est un château-fort, dont Belzébut est le maître ; et du haut duquel ses satellites et lui-même décochent des traits enflammés contre ceux qui passent par ici, dans l’espoir de les tuer avant qu’ils aient atteint la porte.

  1. Mat. VII, 7, 8.