Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naît le maître de cette maison, et c’est à ce dernier que je désire parler.

On alla donc appeler le maître, qui vint aussitôt et demanda à Chrétien ce qu’il lui voulait.

Chrétien. Monsieur, je viens de la ville de Perdition, et je vais à la montagne de Sion. L’homme qui se tient à la porte placée à l’entrée de ce chemin, m’a dit que si je venais ici vous me feriez voir des choses merveilleuses, qui me seraient très-utiles pour la suite de mon voyage.

Entiez, dit l’Interprète, je vous ferai voir tout ce qui pourra vous être utile. Après avoir ordonné à son domestique d’apporter de la lumière, il dit à Chrétien de le suivre, et le mena dans une chambre particulière. Chrétien vit, en y entrant, un portrait suspendu à la muraille ; c’était celui d’un personnage plein de gravité ; ses yeux étaient élevés vers le ciel ; il tenait à la main l’Écriture-sainte, et la loi de vérité était écrite sur ses lèvres ; le monde était derrière lui ; il semblait être occupé à plaider avec les hommes, et une couronne d’or était suspendue au-dessus de sa tête.

Chrétien demanda ce que c’était que ce portrait.

L’Interprète. Cet homme est un fidèle serviteur de son maître ; ses yeux sont levés au ciel ; le meilleur des livres est entre ses mains ; la loi de vérité est écrite sur ses lèvres, pour montrer que son œuvre consiste à étudier les choses cachées et à les expliquer aux pécheurs, et c’est pourquoi aussi son attitude indique qu’il est occupé à plaider avec les