Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/45

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L’Interprète conduisit ensuite Chrétien dans un joli endroit où l’on avait construit un superbe palais, à la vue duquel Chrétien fut ravi d’admiration. Il remarqua que plusieurs personnes couvertes d’or se promenaient sur le faîte de l’édifice.

Pouvons-nous visiter ce palais ? demanda-t-il.

Alors l’Interprète le conduisit à la porte d’entrée, où ils virent une multitude de gens qui paraissaient désireux d’être admis dans le palais, mais qui n’osaient y pénétrer. Derrière une table, placée à une petite distance de la porte, était assis un homme qui avait devant lui un encrier, et un livre dans lequel il inscrivait les noms de ceux qui devaient entrer dans le palais ; et la porte était gardée par plusieurs hommes armés, qui semblaient résolus à frapper quiconque tenterait d’en franchir le seuil : mais tout le monde reculait d’effroi. Bientôt Chrétien, saisi d’étonnement, vit un homme fort et vigoureux, d’une contenance intrépide, s’avancer vers celui qui était assis près de la table, et lui crier : Inscrivez mon nom, monsieur. Après quoi, il tira son épée, enfonça son casque sur sa tête et se précipita vers la porte, au-devant des hommes armés qui lui opposèrent une vigoureuse résistance : mais, sans se laisser décourager, il continua à frapper de droite et de gauche, et finit, après avoir mis plusieurs de ses adversaires hors de combat[1], et avoir reçu

  1. Act. XIV, 22.