Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/84

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je m’en suis repenti, et j’ai obtenu le pardon de mon Prince.

À ces mots, Apollyon, transporté de fureur, s’écria : Je suis l’ennemi de ton Prince. Je le hais, lui, son peuple et ses lois ; et je suis sorti contre toi exprès pour te combattre.

Chrétien. Prenez garde à vous, Apollyon. Je suis dans la voie royale, dans le chemin de la sainteté ; prenez garde à vous.

Je ne crains rien, dit Apollyon, en se plaçant en travers du chemin, de manière à barrer le passage. Prépare-toi à mourir ; car je jure par mon antre infernal que tu n’iras pas plus loin. C’est ici que tu rendras le dernier soupir.

En prononçant ces paroles, il lança un dard enflammé contre la poitrine de Chrétien ; Mais celui-ci portait un bouclier avec lequel il para le coup.

Cependant il vit que le moment était venu de tirer l’épée et de se défendre. Apollyon, sans lui laisser un instant de relâche, fit pleuvoir sut lui une grêle de traits, et malgré tous les efforts de Chrétien pour les éviter, il fut blessé à la tête, à la main et au pied. Apollyon le voyant reculer, redoubla d’ardeur ; mais Chrétien reprit courage et se défendit vaillamment. Ce terrible combat dura environ une demi-journée, et les forces de Chrétien étaient presque épuisées, car ses blessures l’affaiblissaient de plus en plus.

Apollyon, épiant un moment favorable, serra de près son adversaire, en luttant avec lui, et le