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Chrétien quelques feuilles de l’arbre de vie ; il les appliqua sur les blessures qu’il avait reçues dans le combat, et elles furent guéries à l’heure même. Puis il s’assit, mangea du pain et but du vin qui lui avaient été donnés au pied de la colline. Ainsi restauré, il poursuivit sa route, l’épée nue à la main : car, dit-il, j’ignore s’il n’y a pas près d’ici quelque nouvel adversaire prêta m attaquer. Mais il traversa la vallée sans faire d’autre rencontre fâcheuse.

Au bout de cette vallée s’en trouvait une autre appelée la vallée de l’Ombre de la mort ; et il fallait nécessairement que Chrétien y passât, parce que le chemin de la Cité céleste la traversait. Or, c’était un lieu fort solitaire. Le prophète Jérémie l’appelle un désert, un pays de landes ; un pays aride et d’ombre de mort ; un pays par lequel aucun homme, s’il n’est chrétien, ne peut passer ; un pays enfin qui n’est habité par personne.

Chrétien souffrit encore plus dans cette vallée qu’il n’avait souffert pendant son combat avec Apollyon, comme la suite le montrera.