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PRATO, PISTOIE, VOLTERRE.

anciens et s’écarte du style pisano-lucquois. — Enfin les parties plus anciennes de la cathédrale [a] : la façade, riche mais sans expression, qui, selon une inscription, est de Guidetto, 1204 ; les galeries reposant sur un portique à trois arcs dont l’intérieur est déjà d’un détail plus pur. L’extérieur du chœur et du transept a de la noblesse et de la simplicité (même dans les incrustations) ; la hauteur du transept donne à l’ensemble un caractère imposant. Au campanile, ici comme à Sienne, le nombre des fenêtres croit progressivement.


Dans d’autres villes de la Toscane :

La cathédrale [b] de Prato, commencée au XIIe siècle, a conservé de ce temps une étroite nef centrale à larges arceaux supportés par de lourde colonnes à chapiteaux grossiers. Achevé au XIVe siècle dans un style gracieux, l’édifice porte dans son ensemble le cachet de cette époque.

À Pistoie, S. Giovanni fuorcivitas [c] est un carré simple, allongé ; l’un des côtés montre le goût presque puéril de l’ornementation du temps (XIIe siècle) ; en bas, des pilastres avec arcs muraux ; au-dessus, deux rangées de colonnes murales plus petites avec arcs ; aucun de trois étages ne correspond à l’autre ; le mur est strié et orné de mosaïques. — S. Andrea [d], basilique du XIIe siècle avec une nef centrale étroite, dont les murs sont percés en haut d’étroites fenêtres ; la façade a des arcs muraux, une surface en forme d’échiquier et comme corniche un bandeau à oves ; la partie supérieure est plus moderne. — S. Bartolomeo [e] se rapproche de la précédente par sa date et la disposition de l’intérieur. — La cathédrale [f], avec le portique déjà mentionné et trois rangées de colonnettes au-dessus, est, à l’intérieur, une basilique très altérée avec des chapiteaux inégaux, qui pourtant ne semblent pas étre antiques ; elle date probablement aussi du XIIe siècle, mais elle n’est pas l’œuvre de Niccolo Pisano. La façade latérale, qui n’a plus maintenant que des pilastres avec arcs, supportait peut-être autrefois une galerie supérieure. La tour, qui en bas ressemble à une forteresse (de 1200), répète dans ses trois étages supérieurs le motif du campanile de Pise : des colonnettes libres placées autour d’un noyan mural ; mais elles sont carrées au lieu d’être rondes. Le chœur est moderne. La voute en berceau exhaussée coupe le portique au milieu.

La cathédrale [g] de Volterre appartient également à ce style ; elle est de même attribuée à Niccolo Pisano, ce qui, selon d’autres, ne serait vrai que de la façade datant de 1254.


Entre les mains des Florentins, l’architecture nouvelle prit plus d’essor. Florence mit plus de finesse dans les incrustations de marbre de différentes couleurs, plus d’élégance et de logique dans le détail plastique. Joignez-y une étude assez pénétrante des formes primitives et des restes antiques : et vous reconnaitrez ici encore comme une première et