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PREMIÈRE RENAISSANCE.

— Cours gracieuses aux no 1063, 1079, 2501 (cette dernière avec une frise peinte de chérubins).

À remarquer, en outre, le grand portique des Patte di Baracano [a], non loin de la Porta S. Stefano, comme type de façade d’un établissement de bienfaisance dans les dernières années du XVe siècle.

Ce style se rapproche du classique pur dans le Pal. Bolognini [b], par exemple, no 77, non loin de S. Stefano (de l’an 1525), avec les chapiteaux somptueux de Formigine et les têtes en médaillons d’Alf. Lombardi. Le style classique des cours à Bologne apparaît en toute sa beauté dans le Pal. Malvezzi Campeggi [c], Via di S. Donato, no 2598, par Formigine. Dans les façades, par contre, ce maître fut moins bien inspiré dès que l’influence romano florentine pénétra à Bologne ; dans les frises, les pilastres et les panneaux de murs, il s’en tint encore à une sorte d’enfantillage calligraphique, vide de sens ; au Pal. Fantuzzi [d] (rue Vitale, no 118), il donna aux tambours des demi-colonnes accouplées des deux étages la forme barbare de bossages. La transition de l’ancienne ornementation bolonaise au style baroque a plus de naïveté dans le Pal. Bolognetti [e] (maintenant Savini, no 1310), de l’an 1551, où se trouvent en haut et en bas une galerie et un escalier tout à fait charmants. La meilleure œuvre peut-être de ce style de transition est le Pal. Buoncompagni Ludovisi [f] (no 1719, derrière le palais archiépiscopal), de l’an 1545 ; dans la cour, des grisailles mythologiques, à demi effacées, par Girol. da Treviso.

Parmi les cloîtres de la Renaissance, il faut citer : celui de S. Martino Maggiore [g] ; celui de la Chartreuse [h], qui forme maintenant la cour principale du Campo Santo, avec des chapiteaux d’une richesse et d’une beauté remarquables, etc.

L’évolution du style classique moderne s’accomplit enfin avec Bart. Triachini (Pal. Malvezzi Medici [i] ou Bonfiglioli, Strada maggiore n°2492, l’un des meilleurs édifices de Bologne), et avec Francesco Terribilia (l’ancienne Université [j], Bibliothèque actuelle ; le cloître de San Giovanni in Monte [k], revêtu de bossages, etc.). Le baroque apparaît avec Pellegrino Tibaldi et son fils Domenico, dont nous parlerons plus bas.

La petite église de la Madonna del Piratello [l], à une demi-lieue à l’ouest d’Imola, est une construction en briques de la première Renaissance, remarquable surtout par son campanile d’une articulation belle et simple. À l’intérieur, un grand et magnifique tabernacle de marbre, qui offre quelque parenté avec celui de Michelozzo à S. Miniato, et qui est digne de Bramante.

À Faenza, la cathédrale [m], à trois nefs, surmontée d’une demi-coupole (commencée en 1474), offre une étroite analogie avec les grandes basiliques florentines de Brunellesco ; les voûtes s’étendent jusque sur la nef centrale. — Dans la même ville, la façade de S. Michele [n], et