du Palais archiépiscopal [a], le grand sculpteur Matteo Civitali est ici, pour la décoration, le premier et le dernier. Sa manière trahit l’école de Desiderio du Settignano ; mais il est plus grave, plus architectural, et aussi moins souple, moins fin. C’est de lui qu’est, dans la cathédrale [b], l’ornementation du Tempietto (1484) ; d’autres artistes contemporains y auraient mis plus de grâce, peut-être, mais sans produire un aussi grand effet. Il faut citer encore la chaire (1498), l’encadrement du tombeau de Petrus a Noceto (1472), peut-être aussi la bordure inférieure de la chapelle, du Saint-Sacrement (transept droit), ainsi que les belles parties décoratives de l’autel de Régulus (1484), immédiatement à droite du chœur. Les pilastres de marbre dans la dernière chapelle du transept gauche lui sont également attribués. — À S. Salvatore [c], un cadre de marbre autour d’un tableau d’autel. — À S. Frediano [d], la nouvelle fontaine baptismale (en forme de niche), dans le voisinage de l’ancienne. — Le neveu de Matteo, Niccolò Civitali, se montre l’habile successeur de son oncle dans les autels de S. Frediano [e] et de S. Maria de’ Servi [f].
À côté de Florence, Sienne a dans l’art décoratif, comme en sculpture, son originalité propre et son intérêt. — Chez Quercia (1371-1488), la décoration est encore très subordonnée, et quand elle paraît, comme il faut s’y attendre chez un artiste de transition, elle est assez lourde, et assez gênée par les réminiscences gothiques. — Un art sobre, mais élégant, très étroitement attaché aux modèles antiques, apparaît d’abord dans les travaux de bronze de Giovanni di Turino (mort vers 1454) et de Lorenzo Vecchietta (vers 1412-1480). Giovanni est l’auteur des deux jolis petits bénitiers de la chapelle du Pal. Pubblico [g] et de la sacristie de la cathédrale [h] à Sienne, émaillés et portés par un ange. Ces deux œuvres, de même que le bénitier de bronze plus simple, œuvre de Giov. delli Bombarde (1430), dans l’église de Fontegiusta [i] (deuxième colonne à gauche), ont, par la gravité monumentale, qui, même dans les travaux de petites dimensions, ne s’accommode pas de vaine mignardise, une importance très supérieure à l’objet lui-même. — Vecchietta, qui, en sculpture, n’est guère que le successeur habile et laborieux de Quercia, et qui, comme peintre, reste loin derrière ses grands contemporains, a dans la décoration du marbre et surtout du bronze un mérite tout particulier. Le grand ciboire de bronze (1465-1472), sur le maître-autel de la cathédrale [j]] (le dessin original se trouve dans la grande salle de l’Académie), a, par sa composition d’une énergie originale, exercé de l’influence sur tout l’art décoratif de Sienne. — Un ciboire de bronze plus petit, très fin, dans l’église de Fontegiusta [k], est de Lorenzo Marinna. Fonte et ciselure sont d’un travail exquis.
Antonio Federighi (mort en 1490) est un artiste plus important, dont la vigueur et l’imagination ont été décisives pour les destinées de l’art dé-
