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PREMIÈRE RENAISSANCE.

l’emplacement. Les clôtures de marbre qui séparent le vestibule de la pièce principale sont aussi d’un excellent travail. De même les balustrades de la chapelle Carafa à S. Maria sopra Minerva [a], les clôtures des chapelles à S. Maria del Popolo [b] ; la Tribune de S. Giacomo degli Spagnuoli [c], intéressante pour le bon état de conservation de ses peintures et de ses ors, etc.

Dans l’ornementation des autels de marbre, ce qui domine, ce sont les figures. La forme de l’autel est, dans le meilleur cas, un arc triomphal comme l’autel de S. Gregorio (1469) [d], ou un retable plat qui contient les statuettes et les reliefs. Ainsi l’autel plus simple d’Alexandre VI dans la sacristie de S. Maria del Popolo [e] (1473, par Andrea Bregno), le grand maître-autel de S. Silvestro in Capite [f], et l’autel doré d’Innocent VIII à S. Maria della Pace [g] (sans doute par Pasquale da Caravaggio, 1490) (v. la Sculpture).

Les tombeaux de ce temps (particulièrement nombreux) trahissent de même l’influence des modèles étrangers. Le type le plus ancien est aussi le plus riche, tel qu’il apparaît dans le monument d’Eugène (1447), par Isaia di Pisa, à S. Salvatore in Lauro [h] : une niche profonde, avec le sarcophage, au-dessus duquel est un relief ou une peinture (généralement Marie, à laquelle le donateur est présenté) ; des piliers avec niches contenant des figures en haut-relief ; un socle énergique avec une grande inscription, et les armes à côté ; la terminaison, tantôt à entablement droit, tantôt en demi-cercle, ou en forme de conque. À part le monument du pape Eugène IV, il faut citer les tombeaux : d’Astorgio Agnense (1451) dans la cour de la Minerva [i], de Tibaldi (1466) dans l’église, du pape Pie II à S. Andrea della Valle [j], de Pietro Riario (1474), par Mino, aux SS. Apostoli [k], du cardinal Val. d’Ausio (1483) à S. Sabina [l] ; et, à une époque plus récente, ceux de Podocatharo et de Lonati à S. Maria del Popolo [m] et de Pie III à S. Andrea della Valle [n].

Lorsque les piliers avec niches à figures firent place à d’élégants pilastres accouplés, apparut sous Paul II un second type de tombeau romain, plus léger, et d’un goût singulièrement plus pur. La décoration en reliefs du mur de fond (tombeau Lebretto, 1465, à l’Araceli [o], tombeaux plus médiocres de Giov. Ortega Gomiel et de Giov. da Mella (1467) à S. Maria di Monserrato [p]), ou la décoration peinte (tombeaux Capranica et Coca peints par Melozzo, dans la Minerva [q], tombeau Malvezzi, près de S. Maria del Popolo [r], etc.), la simplicité heureuse des proportions architectoniques, la grâce et la convenance de l’ornementation, le charme léger du couronnement en forme de conque, prêtent à ces tombeaux un effet qui les égale presque aux monuments florentins.

C’est en s’inspirant de ces derniers que Mino, dans son tombeau de Cristof. della Rovere à S. Maria del Popolo [s, crée un nouveau type architectural plus sévère. Le demi-cercle par lequel il couronne le monument est absorbé par la niche et orné d’un relief représentant la Madone