Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/126

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« La voilà, » répéta-t-il, et il plaça l’écrin sous les yeux du vieux lord.

Celui-ci fronça les sourcils ; il ne se souciait pas de voir le portrait, mais il le vit en dépit de lui-même. Il présentait un doux, jeune et aimable visage, un visage si semblable à celui qui se penchait vers lui qu’il ne put s’empêcher de tressaillir.

« Et… vous l’aimez beaucoup ? dit-il en hésitant.

— Oui, répondit doucement et simplement Cédric. M. Hobbes est mon ami ; Dick, Brigitte, Mary, Michel, sont mes amis ; mais Chérie c’est bien autre chose encore ! Nous pensons et nous sentons toujours de même. Je lui dis tout ce que j’ai dans l’esprit. Mon père me l’a laissée pour que j’en aie soin, et quand je serai un homme, je travaillerai afin de gagner de l’argent pour elle.

— Et que comptez-vous faire ? »

Sa petite Seigneurie s’assit de nouveau sur le tapis du foyer, tenant toujours le portrait entre ses mains. Il semblait réfléchir sérieusement.

« Peut-être pourrais-je m’associer avec M. Hobbes, dit-il… J’aimerais aussi à être président.

— Nous vous enverrons en place à la Chambre des lords, dit le comte. (La Chambre des lords en Angleterre répond à peu près au Sénat chez nous.)

— Eh bien ! si je ne peux pas être président, et si on fait de bonnes affaires en cet endroit dont vous parlez, je ne dis pas non, répliqua Cédric. L’épicerie est ennuyeuse quelquefois. »

Sans doute il pesait les choses dans son esprit, car il fixa