Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/134

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jours déjeuné avec elle tous les matins ; c’est moi qui lui mettais son sucre et sa crème dans son thé et qui lui préparais sa rôtie. J’aimais tant cela !

— Vous savez, répondit Gertrude d’un ton de bonne humeur, que vous pourrez la voir tous les jours, et vous aurez bien des choses à lui dire. Il y a tant à examiner dans le château. Il y a un cheval surtout qui vous plaira.

— Vraiment ! exclama Cédric. j’aimais beaucoup Jim, le cheval de M. Hobbes. Il s’en servait pour son commerce. Il n’était pas vilain du tout.

— Eh bien ! vous verrez ceux qui sont dans les écuries ; mais, Dieu me pardonne, vous n’avez pas encore regardé ce qu’il y a dans l’autre chambre.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda vivement Cédric.

— Finissez d’abord de déjeuner et vous le verrez. »

Cette réponse et l’air de mystère avec lequel elle lui fut faite excitèrent la curiosité de Cédric, qui se hâta de terminer son déjeuner.

« Voilà qui est fait, dit-il quelques minutes après, en sautant de son siège. Puis-je aller regarder par là ? »

Gertrude fit un signe affirmatif, et, prenant un air encore plus important et plus mystérieux, elle marcha et ouvrit la porte. Cédric s’arrêta sur le seuil et regarda émerveillé autour de lui. Il demeura silencieux, les mains dans ses poches, tandis que sa surprise et son contentement se trahissaient par la rougeur qui lui montait au visage.

Il y avait bien là en effet de quoi causer l’admiration d’un enfant. La pièce était grande, gaie, tendue d’étoffe claire