Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/145

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Le comte leva les yeux en entendant ouvrir la porte ; il fronça les sourcils selon son habitude ; mais M. Mordaunt, à son grand étonnement, reconnut qu’il avait l’air moins bourru que de coutume. Par le fait, il semblait avoir oublié pour l’instant combien il savait être déplaisant et désagréable quand il le voulait.

« Ah ! c’est vous, dit-il, toujours de son ton rude, mais en tendant la main au recteur presque gracieusement. Bonjour, Mordaunt ; vous le voyez, j’ai trouvé un emploi. »

Il posa son autre main sur l’épaule de Cédric, et il eut une étincelle de plaisir dans ses yeux, causé sans doute par la satisfaction de pouvoir présenter un tel héritier, tandis qu’il continuait :

« Voici le nouveau lord Fautleroy. Fautleroy, voici M. Mordaunt, le recteur de la paroisse. »

Le petit lord leva les yeux sur celui qu’on lui présentait, jeta un regard sur ses vêtements ecclésiastiques, et lui tendant la main :

« Je suis très heureux de faire votre connaissance, Monsieur, » dit-il, se rappelant la phrase dont il avait entendu M. Hobbes user dans certaines occasions solennelles, quand, par exemple, il avait à saluer une nouvelle pratique d’importance : car Cédric se disait qu’il devait être tout particulièrement poli avec un ministre.

M. Mordaunt tint la petite main dans la sienne pendant quelques instants, tandis qu’il regardait l’aimable petite figure de l’enfant. Dès ce moment il se sentit attiré vers lui, et par le fait il en était ainsi de tous ceux qui l’approchaient. Ce