Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— N’importe, répliqua le comte. D’ailleurs, Hugues ne se plaindra pas de la manière dont la missive sera tournée. Asseyez-vous et trempez votre plume dans l’encrier.

— Qu’est-ce qu’il faut que je dise ?

— Vous pouvez dire : « Hugues ne doit pas être poursuivi pour l’instant, » et vous signerez : « Fautleroy. »

L’enfant s’installa devant la table et commença à écrire. C’était une grosse affaire pour lui ; il allait lentement, mais il y mettait toute son âme. Au bout de quelques instants, il tendit le papier à son grand-père, avec un sourire où se mêlait un peu d’anxiété.

Le comte lut, et les coins de sa bouche se détendirent légèrement.

« Hugues trouvera ces lignes tout à fait satisfaisantes, dit-il en tendant à son tour la feuille à M. Mordaunt. Celui-ci y lut :


« Chère M. Newick ne poursuivez pas M. Hugues s’il vous plêt vous oblijerez

« Votre ressepecthueux
« Fautleroy. »


— Est-ce bien la manière d’écrire « obligerez » et « respectueux » ? dit l’enfant.

— Ce n’est pas tout à fait celle du dictionnaire, répliqua le comte.

— C’est justement ce que je craignais ! J’aurais dû vous le demander. Y a-t-il encore d’autres fautes ?

— Quelques-unes, » dit le vieux lord. — Et, prenant un