Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/156

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Les joues de Cédric devinrent de plus en plus rouges.

« Un poney à moi ! répéta-t-il. Je n’avais jamais pensé avoir un poney ! Comme Chérie va être contente !

— Désirez-vous le voir ? » demanda de nouveau le comte.

L’enfant poussa un long soupir.

« Bien sûr que je le désire ; je suis même impatient de le voir, mais je n’en ai pas le temps.

— Faut-il donc absolument que vous alliez chez votre mère aujourd’hui ? Ne pouvez-vous attendre à demain ?

— Oh ! non, dit Cédric. Elle a pensé à moi toute la matinée, et moi-même j’ai tant pensé à elle !

— Vraiment ! » dit le comte du même ton sec, et il ajouta : « Sonnez ! »

Quelques instants après, le grand-père et le petit-fils descendaient en voiture la grande avenue.

Le vieux lord était silencieux, mais l’enfant ne l’était pas. Il parlait du poney. Était-il grand ? Quelle était sa couleur ? Comment le nommait-on ? Que mangeait-il de préférence ? Quel était son âge ? À quelle heure pourrait-il le voir le lendemain ?

« Chérie sera si contente ! ajoutait-il ; elle vous sera si reconnaissante d’être bon pour moi ! Elle sait que j’ai toujours beaucoup aimé les poneys ; mais elle n’avait jamais pensé, pas plus que moi, que je pourrais en avoir un. Il y avait un petit garçon à New-York, dans la Cinquième Avenue, qui en montait un tous les matins, et nous avions coutume de passer devant sa maison pour le voir. »

Il s’adossa au coussin, et, regardant pendant quelques minutes avec un sérieux intérêt le comte, qui était assis en face de lui :