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XXII


Le fait est que le comte de Dorincourt pensait alors à beaucoup de choses qui ne lui étaient jamais entrées dans l’esprit jusque-là, et toutes ses méditations se rapportaient, d’une manière ou d’une autre, à son petit-fils. L’orgueil était son sentiment dominant, et Cédric le satisfaisait de tout point. Cet orgueil lui faisait trouver un nouvel intérêt dans la vie ; il commençait à prendre de plus en plus de plaisir à montrer son petit-fils. Le monde avait connu le désappointement que ses enfants lui avaient fait éprouver, et c’était un triomphe pour lui de pouvoir lui présenter, comme héritier, un enfant tel que le nouveau lord Fautleroy. Il faisait des plans pour l’avenir. Quelquefois, dans le secret de son âme, il se prenait à regretter que sa vie n’eût pas été meilleure, et qu’il n’y eût pas en elle moins de choses blâmables : de ces choses qui auraient blessé le cœur pur et simple de son petit-fils s’il avait connu la vérité. Ce n’était pas agréable pour lui de se demander comment le regarderait cet enfant, si le hasard voulait qu’il apprît un jour que son grand-père, pendant bien des années,